Causette
Ce blog manque un peu de matière ces temps-ci, j'ai plein d'idées mais il faut l'avouer cette nouvelle grossesse et son suivi sont beaucoup plus anxiogènes que pour Juliette. Ce qui me coupe souvent la chique si vous me permettez l'expression, rien de grave mais une présence médicale trop accrue, angoissante...Un exemple, je me présente seule à l'échographie du 9ème mois (le papa étant exceptionnellement absent pour raison professionnelle). Le médecin après l'examen me dit tout de go: "il y a quelque chose qui cloche dans vos résultats de dépistage trisomie". Les bras m'en tombent. Puis il finit par m'annoncer après quelques secondes de silence: "je ne les ai pas, il me les faut absolument, vous avez un excès de liquide amniotique, je dois comprendre". J'appelle illico mon ami Fabrice qui garde ma chouette à la maison et lui demande de fouiller dans mes dossiers médicaux pour trouver le double des résultats. Fun fun fun....bref il en résulte que les résultats sont bons et que rien ne cloche à ce niveau mais quel coup de sang mon dieu ai-je eu!
Pour Juliette j'étais suivie principalement par mon gynécologue que je connais depuis mon arrivée sur Paris, il y a 10 ans. Professionnel de 60 ans, spécialisé dans les grossesses difficiles bien que la mienne ne l'était pas, il a su prendre le recul et la sagesse nécessaires pour nous accompagner en tant que futurs jeunes parents. Nous n'avons rencontré que tardivement l'équipe des Lilas (septième mois), maternité où l'accouchement était prévu. J'ai trouvé les membres disponibles, à l'écoute, rassurants. Je n'ai jamais eu l'ombre d'un doute jusqu'au dépassement du terme et au déclenchement de l'accouchement. Après les choses furent plus compliquées mais j'ai senti que chacun nous accompagnait dans notre projet de naissance de manière discrète, professionnelle, encourageante. La maternité des Lilas est une petite structure à taille humaine.
Pour cette seconde grossesse, j'ai choisi une autre formule. Inscrite aux Bluets, je suis suivie par l'équipe depuis les premiers mois. Je suis ravie de suivre les ateliers très bien foutus mais j'avoue que l'approche médicale est trop procédurière (il s'agit d'un hôpital contrairement aux Lilas qui n'est qu'une maison de naissances) et il me semble que le circuit de l'information n'est pas très fluide entre les différents services. Je connais les difficultés ô combien révoltantes que vivent les maternités comme les Bluets et les Lilas aujourd'hui pour conserver leur démarche d'approche physiologique de l'accouchement dans un système où seul l'acte médical ou chirurgical est considéré comme rentable et les pressions sur le personnel qui en découlent mais il est parfois difficile d'en faire les frais. Je m'explique, en juin dernier, je suis prise d'une forte fièvre (39,5°C) en raison de troubles digestifs. Suivent de fortes contractions pas très rassurantes à 5 mois à peine de grossesse. Nous filons aux Bluets, direction les urgences du deuxième étage où j'entre en consultation, s'en suivent tout un protocole d'analyses ( sang, urine, prélèvements vaginaux), un traitement antibiotique préventif (un vrai tord-boyaux dont je me souviendrai longtemps). Retour à la maison et puis pendant 10 jours, impossible de mettre la main sur une personne qui nous donne un diagnostic. Nous aurons enfin une personne qui nous dira qu'à priori tout était ok. Idem en septembre, fortes contractions soudaines sur plus d'une heure, angoisse totale, retour aux urgences, échographie dans la foulée. Le médecin remarque que le liquide amniotique est surabondant. Batteries de tests et analyses à la clé (15 tubes de sang au passage, nouveau test de glycémie avec absorption de glucose), différents virus sont recherchés, nous cherchons des explications, posons sans doute trop de questions et les réponses données sur les risques d'exposition à certains des virus recherchés sont tout simplement terrifiantes. 15 jours après, tous les résultats tombent et après une frayeur sur un RAI plus poussé, tout va visiblement bien.
En bref, des suées à chaque fois, sans doute inutiles pour le bébé à venir et qui n'écartent pas pour autant le doute ultime: ce bébé sera-t-il en parfaite santé? Nous ne le saurons vraiment qu'à la naissance. Les médecins écartent au maximum les doutes pour éviter toute responsabilité, médecine de prévention.
Je voulais donc saluer l'excellente analyse du dernier numéro du magazine Causette sur le dépistage prénatal (merci mon Amoureux!!!)
http://www.causette.fr/articles/lire-article/article-287/da-pistage-pra-natal.html
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